Il y a sept mois, le PSG semblait proche du naufrage. Battu par le Bayern Munich en Ligue des champions (1-0), il peinait à convaincre, malgré les stars et les promesses. Ce soir-là à Munich, Vincent Kompany faisait ses débuts sur le banc bavarois, tandis que Luis Enrique semblait déjà affaibli.
Sept mois plus tard, les rôles se sont inversés.
Le PSG s’avance désormais avec le statut de champion d’Europe. Et pas n’importe comment : en remportant la finale avec le plus gros écart de l’histoire. Qualifié pour les quarts de finale de la Coupe du monde des clubs, le club parisien fait figure de favori à Atlanta. Ce n’est plus seulement une équipe de talents : c’est un collectif, avec une identité.
« C’est impressionnant de voir à quel point les choses peuvent évoluer en si peu de temps », reconnaît Kompany. « Ce PSG-là est construit sur des principes, pas seulement des plans de jeu. »
Dembélé, figure d’un PSG collectif
S’il fallait un symbole de ce renouveau, ce serait Ousmane Dembélé. L’ancien ailier du Barça est devenu un leader d’effort. En finale de Ligue des champions, il a multiplié les courses défensives, harcelé le gardien adverse et donné le ton.
« Je lui donnerais le Ballon d’Or », a lancé Luis Enrique. « Pas pour les titres, mais pour son pressing, pour sa manière de défendre. Voilà ce que veut dire être un leader. »
Même le président Al-Khelaïfi abonde :
« Si Dembélé ne le gagne pas, c’est que c’est le Ballon d’Or qui a un problème. »
Mais il insiste : la star, désormais, c’est l’équipe. Un groupe de joueurs motivés par leur entraîneur, déterminés à jouer pour le collectif, à chaque match.
Une rupture culturelle
Ce PSG-là n’a plus grand-chose à voir avec celui des années passées. Finies les luttes d’ego, place à un jeu exigeant, intense, où chacun court pour l’autre. Luis Enrique a obtenu les pleins pouvoirs, y compris dans le vestiaire.
Vincent Kompany y voit une forme d’exception :
« À Paris, peu d’entraîneurs ont eu cette autorité. Aujourd’hui, elle est entre de bonnes mains. »
Le coach espagnol parle souvent de principes, au-delà des tactiques : intensité, solidarité, engagement. Et surtout : plaisir.
Le football, plaisir partagé
Pour Luis Enrique, tout part d’un mot : le plaisir. Jouer, bien jouer, et en tirer du bonheur. Il le dit à chaque club, le répète à ses joueurs : un match est un spectacle.
« Les gens ne vont pas au théâtre pour s’ennuyer. C’est pareil au stade », sourit-il.
« La liberté, c’est de se battre pour ses coéquipiers. »
Le PSG veut gagner, bien sûr. Mais aussi faire plaisir. À ses fans, au public, et à lui-même.
« C’est simple à dire, mais difficile à faire. Pourtant, c’est ce qu’on cherche. »