Estêvão entre rêve européen et pression locale : Palmeiras face à Chelsea, un tournant pour le prodige brésilien


Qui aurait cru que deux clubs brésiliens atteindraient les quarts de finale de la Coupe du monde des clubs ? Si Fluminense bat Al-Hilal à Orlando vendredi, et que Palmeiras prend le dessus sur Chelsea à Philadelphie quelques heures plus tard, l’un des deux atteindra la finale. Chelsea, déjà humilié 3-1 par Flamengo en phase de groupes, reste pourtant favori contre Palmeiras.

Les deux clubs s’étaient déjà affrontés en finale du tournoi en 2022, Chelsea s’imposant 2-1 grâce à un penalty de Kai Havertz en prolongation. À l’époque, un jeune garçon surnommé "Messinho" faisait ses premiers pas dans le centre de formation de Palmeiras. Trois ans plus tard, Estêvão Willian, 18 ans, est devenu le centre de toutes les attentions. Formé à Palmeiras, il est sur le point de rejoindre... Chelsea, pour un montant qui pourrait atteindre 60 M€.

Un dernier défi avant l’envol

Ayant déjà signé avec Chelsea, Estêvão vit cette Coupe du monde des clubs comme son chant du cygne avec Palmeiras.

« C’est très difficile », a-t-il avoué. « C’est un rêve qui devient réalité, mais je dois encore me concentrer ici. L’anxiété monte à mesure que le départ approche. Je veux quitter Palmeiras par la grande porte. »

Dans un monde où les joueurs sont formatés pour éviter toute déclaration sincère, ses mots ont été accueillis comme un vent de fraîcheur. Mais il a aussi été critiqué pour avoir laissé transparaître ses émotions, ce qui a poussé son entraîneur Abel Ferreira à le défendre :

« Ce qui nous distingue des animaux ? Les émotions. C’est normal qu’un jeune de 18 ans rêve, ressente du stress. Mais vous [les médias] le crucifiez. C’est ça qui se vend : le sang. »


Du génie, mais encore en quête d’un grand match

En dépit de son potentiel, certains au Brésil estiment qu’Estêvão n’a pas encore marqué un grand match avec Palmeiras, contrairement à Endrick, qui a offert un titre en 2023 avant de partir au Real Madrid.

« Il marque contre Cuiabá ou Juventude, mais pas contre les gros », critique le journaliste Paulo Vinicius Coelho (PVC). « Chelsea est l’occasion de prouver qu’il est prêt. »

PVC reconnaît cependant qu’il est le joueur le plus intelligent de Palmeiras techniquement. Pour Henrique Rojas, supporter historique du club :

« Il a une intelligence de jeu et une vitesse exceptionnelles. Il est jeune, il doit encore s’étoffer physiquement et améliorer sa finition. Il a été très surveillé cette année, mais il n’a jamais triché. »


Abel Ferreira, architecte d’une équipe imprévisible

Malgré les critiques sur ses choix tactiques, Abel Ferreira reste une figure centrale :

« On plaisante en disant qu’il a un pacte avec le diable, tant Palmeiras renverse des matchs improbables », sourit Rojas. « Mais c’est réduire son travail. Il est peut-être le plus grand entraîneur de notre histoire. Il est à Palmeiras depuis cinq ans, et personne ne veut le voir partir. C’est notre Simeone. »


🇬🇧 Chelsea, bon choix pour Estêvão ?

Rojas et PVC s’interrogent : Chelsea est-il le bon club pour un jeune comme Estêvão ?

« Ils changent d’entraîneur, ils ont peu de cadres pour l’entourer. Peut-être qu’un club espagnol ou Arsenal aurait été mieux. Il n’est pas une machine », dit Rojas.
« Chelsea a déjà recruté plusieurs jeunes Brésiliens, mais aucun ne s’est imposé. Estêvão est trop jeune pour un club en reconstruction », ajoute PVC.

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