Rugby féminin : Ruahei Demant et les Black Ferns veulent écrire une nouvelle histoire en 2025


Trois ans après leur sacre en Coupe du Monde 2022, les Black Ferns entament une nouvelle campagne internationale, toujours avec leur capitaine Ruahei Demant aux commandes. Si la configuration globale du rugby féminin semble similaire à celle de 2022 — avec une Angleterre ultra-dominante et une Nouvelle-Zélande en quête de repères —, la joueuse insiste : « Les choses ont changé. »

« Nous avons moins de distractions qu’en 2022. Cette année-là, nous avons connu une grande réorganisation avec beaucoup de changements. Aujourd’hui, nous sommes plus stables », déclare Demant, désormais âgée de 30 ans.

Un parcours récent en dents de scie

Les résultats de 2024 ont montré les limites d’un groupe encore en construction : quatre victoires seulement en huit matchs, dont des défaites surprises contre le Canada (22-19) et l’Irlande (29-27). Depuis leur titre mondial à domicile, les Black Ferns ont également perdu trois fois contre l’Angleterre, avec un écart cumulé de 106-55.

Un Pacific Four crucial dès samedi

Les Néo-Zélandaises entrent dans le Pacific Four Series 2025 ce samedi 10 mai à Newcastle face à l’Australie, avec en jeu le Laurie O'Reilly Trophy. La Nouvelle-Zélande affiche un bilan parfait de 27 victoires en 27 matchs contre les Wallaroos, mais le danger n’est jamais loin.

« La pression est plus forte avec moins de matchs de préparation, mais cela nous force à être plus rapides dans nos ajustements. La plus grande leçon de la revue de 2022, c’est l’adaptabilité », explique Demant.

Construire de la profondeur et intégrer les talents du rugby à 7

Le staff des Black Ferns mise sur la profondeur d’effectif grâce à la Super Rugby Aupiki et à l’apport des joueuses du rugby à 7, au profil plus technique et rapide. La capitaine souligne aussi l’importance du collectif :

« Nous avons un excellent groupe de leaders issus des quatre équipes d’Aupiki. Celles qui ne sont pas sélectionnées continueront à s’entraîner et restent dans la course. »

Ruahei Demant, pilier des deux postes

Élue Joueuse mondiale de l’année 2022, Demant a évolué cette saison au poste de centre (n°12) avec les Blues, après avoir longtemps été l’ouvreur attitrée (n°10). Elle a terminé dans le top 10 du championnat pour les essais, les points, les franchissements et les offloads. Elle a été décisive en finale face à Matatū (26-19), notamment avec un essai crucial et une passe magistrale pour Portia Woodman-Wickliffe.

« Jouer au centre m’aide à mieux comprendre ce qu’attend un 10, et vice versa. Je suis reconnaissante d’être alignée à n’importe quel poste. »

Elle retrouvera d’ailleurs le poste de première cinq (n°10) ce week-end contre l’Australie. Une équipe qu’elle avait dominée dès sa première cape en 2018 (victoire 33-11), pour ce qui est aujourd’hui sa 42e sélection.

Un hommage à Laurie O’Reilly

Le directeur du rugby Allan Bunting n’a pas oublié la dimension symbolique de ce match :

« Laurie O’Reilly a ouvert la voie pour le rugby féminin en Nouvelle-Zélande. Ce match compte énormément pour nous. L’Australie sera un défi, mais notre priorité est de renforcer nos connexions et de poser les bases d’un tournoi réussi. »

L’objectif est clair pour les Black Ferns : retrouver leur statut de favorites mondiales. Et cela commence ce samedi, avec une nouvelle page à écrire.

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